Ca pique

Le Bocuse d’Or Europe s’est terminé en Norvège, une fois de plus la France déçoit. C’est désormais un fait acquis qu’au mieux, l’ancienne nation phare de ces jeux, vise la 5ème place. Et cette fois, même pas de place d’honneur, meilleure assiette ou meilleur plateau. On doit désormais se contenter de cette bouteille à moitié vide ou pleine.

Bocuse d’Or Europe : DANEMARK – Sebastian Holberg Svendsgaard
2ème : SUÈDE – Gustav Leonhardt
3ème : NORVÈGE – Håvard Werkland
4ème : ROYAUME-UNI – Tom Phillips
5ème : FRANCE – Paul Marcon
6ème : HONGRIE – Roland Kelemen
7ème : ITALIE – Marcelino Gomez
8ème : ISLANDE – Sindri Guðbrandur Sigurosson
9ème : SLOVAQUIE – Marek Minaric
10ème : FINLANDE – Ismo Speläinen

Prix de la meilleure assiette : ROYAUME-UNI
Prix du meilleur plateau : HONGRIE
Prix du meilleur commis : Noel Moglia, pour la SUÈDE

Analyse.

Pas une surprise au vu de ce que nous avions laissé transparaître entre les lignes. La France, sponsorisée à fond par la région Auvergne, propose un… « renne en Auvergne » au menu de ce Bocuse d’Or. Le renne de Roros était le passage obligé, jarret, langue ou steak, au choix. La France choisit le jarret, mais de là à le cuisiner à l’auvergnate, c’est tout le problème d’un manque de psychologie que nous mettons en lumière depuis fort longtemps. Nous trouvons dans le choix de recette des cèpes, du foie gras (il faut arrêter avec cela, systématiquement la France a du foie gras à son menu, cela ne prend plus), un glaçage moutarde et vin jaune, un jus de renne au vin rouge, le condiment aux baies de sureau de Haute-Loire. Du déjà vu. On salive, on est fier de nos spécialités françaises, mais sérieusement, au jury du Bocuse d’Or, la France représente un douzième, on n’a aucune chance si on ne titille pas gustativement les papilles scandinaves qui eux, représentent 50 % du jury et votent entre eux. On ne vient pas en Norvège pour apprendre aux Norvégiens comment on cuisine le renne, soyons humbles et trouble-fête, déglaçons, désarçonnons, stupéfions. Le candidat français assume son choix
« C’est la cuisine que l’on aime nous mais ce n’est pas forcément compatible avec les concours. Il faut trouver un équilibre. On a joué cette carte de la cuisine française ».

Certes, mais on s’est planté, comme à chaque fois qu’on se repose sur des fondamentaux de cuisinier Michelin. Devancés par le Royaume-Uni, qui rafle le prix de viande, notre ancienne chasse gardée. A ce train on sera 10ème en 2025 au concours mondial.

 

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